Le 34ème Festival de la bande Dessinée d'Angoulême
Le 34ème festival international de la bande dessinée vient de refermer ces portes. Comme chaque année une grosse affluence, de nombreuses expositions, le manga et la BD franco belge….
Le palmarès récompense un auteur bordelais (voir article) : Pourquoi j’ai tué Pierre, de Olivier Ka et Alfred – Éditions Delcourt
Pour en savoir un peu plus je vous invite à suivre ce lien : http://www.bdangouleme.com/
À bientôt
Blutch
Palmarès officiel du 34e Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême. Consulter le palmarès en images
PRIX DU MEILLEUR ALBUM
• Non Non Bâ, de Shigeru Mizuki – Cornélius
LES ESSENTIELS
• Black Hole, de Charles Burns – Editions Delcourt
• Lucille, de Ludovic Debeurme – Editions Futuropolis
• Lupus, de Frederik Peeters – Editions Atrabile
• Le photographe, de Emmanuel Guibert, Didier Lefèvre, Frédéric Lemercier
– Editions Dupuis
• Pourquoi j’ai tué Pierre, de Olivier Ka et Alfred – Editions Delcourt
« Révélation » :
• Panier de singe, de Jérôme Mulot et Florent Ruppert - L’Association
PRIX DU PATRIMOINE
• Sergent Laterreur, de Touïs et Frydman - L’Association
PRIX DECOUVERTES
Prix jeunesse 7/8 ans
• Tigres et nounours, de Mike Bullock et Jack Lawrence – Editions Angle
comics / Bamboo
Prix jeunesse 9/12 ans
• Seuls Tome 1 - La disparition, de Bruno Gazzotti et Fabien Vehlmann –
Editions Dupuis
Prix Jeunes talents
• Premier lauréat : Kyung Eun Park
• Deuxième lauréat : Grazia La Padula
• Troisième lauréat : Dominique Mermoux
PRIX DU PUBLIC
• Pourquoi j’ai tué Pierre, d’Olivier Ka et Alfred – Editions
Delcourt
PRIX FANZINES ET BANDE DESSINEE ALTERNATIVE
• Canicola, fanzine italien de Bologne
LES PRIX PARTENAIRES
Grand prix RTL de la bande dessinée
• Henri Désiré Landru de Christophe Chabouté - Editions Vents d’Ouest
Prix René Goscinny
• Lucille de Ludovic Debeurme – Editionss Futuropolis
Prix Décoincer la bulle des centres E.Leclerc et Bodoï
• Christophe Marchetti pour La Tranchée – Editions Vents d’Ouest
Prix de la BD scolaire de la Caisse d’Epargne
• Lucrèce Andreae – Lycée François Magendie de Bordeaux (Gironde)
• Catégorie Humour : Juliette Mancini – Lycée Jean-Paul Sartre de Bron (Rhône)
• Catégorie Graphisme : Louis Donnot – Lycée de Lagny sur Marne (Seine & Marne)
• Catégorie Scénario : Luca Oliveri – Lycée Gabriel Fauré d’Annecy (Haute
Savoie)
Prix Loisirs éducatifs et BD du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la
vie associative
• Maison de la culture et des loisirs de la Roche Posay (Vienne)
• Centre de loisirs de Saint Xandre (Charente Maritime)
Tickets Sports Loisirs (Morbihan)
• Centre social et culturel « Les épis » (Meurthe & Moselle)
Prix BD des collégiens de Poitou-Charentes
• Khéti, fils du Nil Tome 1 Au delà des portes, de Dethan et Mazan –
Editions Delcourt jeunesse
Prix Regards sur la ville de l’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse et le
Festivval de la Bande Dessinée Francophone de Québec
• Jean-François Barthelemy et Francis Desharnais
Grand Prix 2007 : José Muñoz
Une œuvre intense et exigeante, un créateur virtuose : en couronnant l’Argentin
José Muñoz du Grand Prix de la Ville d’Angoulême 2007, les membres de l’Académie
des Grands Prix récompensent un auteur majeur, d’envergure internationale, et
distinguent une forme rare et noble de bande dessinée, engagée depuis toujours
au plus profond des problématiques de son temps. C’est aussi, indirectement, une
manière de renouer une connivence ancienne, puisque José Muñoz a déjà, par deux
fois, été récompensé par un prix au Festival international de la bande dessinée
d’Angoulême.
José Antonio Muñoz naît le 10 juillet 1942 à Buenos Aires, en Argentine. Il y
est formé au dessin, à l’Escuala Panamericana, sous la direction de prestigieux
enseignants tels qu’Alberto Breccia et Hugo Pratt. Il débute professionnellement
très tôt, comme assistant de Francisco Solano Lopez, et rencontre le scénariste
Hector Oesterheld, pour lequel il dessinera notamment quelques épisodes de la
série Ernie Pike, illustrée par ailleurs par Pratt. Ses premiers récits,
pour l’essentiel des polars (comme la série Precinto 56 scénarisée par
Eugenio Zappietro sous le pseudonyme de Ray Collins) et des
récits d’aventures, paraissent au début des années soixante dans des revues et
des périodiques tels que Hora Cinto ou Misterix. Il collabore
également avec l’agence anglaise Almagamated, spécialisée dans la fourniture de
bandes dessinées d’action.
Face aux difficultés professionnelles que suscitent ses activités militantes, il
part pour l’Europe — d’abord Londres puis Barcelone, où, au cours de l’été 1974,
il rencontre Carlos Sampayo, exilé argentin comme lui, qui deviendra bientôt son
scénariste attitré. Les deux hommes vont devenir inséparables, et bâtir ensemble
une œuvre d’une rare puissance, dont la figure centrale est le privé Alack
Sinner. Cette série voit le jour en 1975 dans le magazine italien Linus.
Elle est traduite en France dans Charlie Mensuel. Publiées en recueil
sous la forme d’un numéro de Charlie Spécial simplement titré Alack
Sinner, les premières aventures du privé décrochent en 1978 au Festival
d’Angoulême (qui s’appelle alors le Salon international de la bande dessinée) le
prix du Meilleur Album Etranger. À la même époque, Muñoz réalise pour
l’hebdomadaire B.D. Sophie Goin’ South, qui paraîtra en album un peu plus
tard, en 1981, chez Futuropolis (réédité chez Vertige Graphic).
Recrutés par les éditions Casterman, qui lancent alors le mensuel (A Suivre)
, José Muñoz et Carlos Sampayo vont dès lors y publier, à partir de 1979,
l’essentiel de leur travail : Le bar à Joe, puis Histoires amicales du
bar à Joe et Alack Sinner – Flic ou privé, ce dernier album
décrochant le Prix du Meilleur Album à Angoulême en 1983. Suivent d’autres
histoires telles que Sudor Sudaca (publié en album par Futuropolis) ou Billie
Holiday, touchant portrait de la grande chanteuse américaine. José Muñoz
collabore par la suite ponctuellement avec d’autres éditeurs, comme Albin
Michel, pour lequel il signe Jeu de lumières (1988) ou L’Europe en
flammes, publié dans L’Echo des Savanes en 1990.
Au milieu des années 90, il développe chez Casterman une nouvelle collaboration,
avec l’écrivain américain Jerome Charyn. Ce sera Le croc du serpent
(publication en album en 1997), que suivra un peu plus tard Panna Maria
(1999), également scénarisé par l’Américain. Entre-temps, il a fait paraître
divers travaux, notamment les illustrations du roman de Manuel Prado Les
damnés de la pampa (1997, Vertige Graphic) ou Automne et printemps,
chez Amok. En 2002, c’est à nouveau chez Casterman qu’il signe avec Carlos
Sampayo un recueil de récits courts, Dans les Bars, suivi un an plus tard
de l’album Retour de flammes scénarisé par un autre écrivain, Daniel
Picouly. Ses deux derniers ouvrages parus, toujours chez le même éditeur, sont
Le Livre (2004) et L’Affaire USA (2006), huitième tome de la série
Alack Sinner. Le profond souci de sens et d’engagement qu’a toujours porté
l’œuvre de José Muñoz exprime à merveille la maturité du médium bande dessinée
–maturité que le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême
s’attache tout particulièrement à incarner.