Quel plus grand plaisir pour un aquarelliste que de partager une Aventure avec l’eau.

 Cet élément si fluide, si mouvant, au début de l’exécution d’une œuvre, va peu à peu s’assagir et permettre aux pigments qu’il transporte de se déposer calmement au creux des grains du papier assoiffé.

 Le geste, qui conduit au dépôt de mélanges colorés sur le support, est à la fois spontané et pensé. Il est en effet le fruit d’une mûre réflexion, d’une étude de composition dans un croquis préalable et surtout exprime le souhait de transmettre mes émotions. Le sujet est accessoire.

 L’ aquarelle, dans la technique humide sur humide, me semble être le seul moyen d’expression qui suggère « l’insouciance calculée » et « les hasards prévus », lorsque je peins je ressens presque l’énergie de la création, dans tous les cas le sentiment de me construire .

J’ai eu la chance de découvrir ce médium à travers différentes publications spécialisées et notamment les livres de Jean-Louis Mprelle (Maître incontesté de cette technique en France), mais également au cours de stages, avec de grands artistes aquarellistes telles que Lélie Abadie et Ewa Karpinska. Au delà de l’apprentissage d’une technique réputée la plus difficile, elles m’ont fait ressentir à quel point l’aquarelle a quelque chose de magique, cette magie que l’on peut retrouver dans les fluctuations de l’eau.

 Cette eau, dans laquelle  s’éclatent ou granulent les couleurs, livre peu à peu ses secrets sur le papier. En séchant et sous réserve d’avoir respecté les règles du jeu, le support dévoile au peintre un résultat transparent, étincelant de luminosité et de coloris.

Des  nuances « pastel » se  dégagent de la poésie, de la tendresse ; des couleurs intenses se libèrent de la puissance, voire de la violence et de ces émotions se révèle le sujet choisi par l’artiste.

Le spectateur emporté par son propre ressenti peut alors emprunter à son tour le chemin de l’aquarelle  et  imaginer l’histoire captivante que l’on a voulu lui conter.

Afin d’étayer mes propos, rien de mieux que de vous proposer de croiser la route de peintres aquarellistes, cela vous sera possible en mars prochain.

 En effet, les Associations « l’Atelier de Florence » et « Carré d’Arts » vous proposent de venir les rejoindre à l’Orangerie du parc Cazalet à Pessac-Alouette, les 17 et 18 mars 2007. Il vous sera présenté une exposition rare en Gironde puisque exclusivement dédiée à l’aquarelle. Une cinquantaine d’œuvres réalisées par sept artistes de la région, qui pour la plupart enseignent leur art au sein d’ateliers, d’associations ou de stages. 

Berger berbère – Aquarelle de Lélie Abadie ©