Retour Pigne au Net n° 34

La lettre de Blutch

par Patrick Darmaillac

Magonty-1^er mèl  Bonjour Monsieur HARRIBEY, Je me permets de vous écrire car je mène une petite enquête sur un écrivain de roman policier qui résiderait à Magonty. J’aimerais savoir si vous confirmez bien cette identité, en faisant attention à ce que vous pourriez répondre car tout ce que vous allez dire ou faire, sera écrit dans les lignes ci-après…. Vous allez dire que je suis curieux, normal c’est mon nouveau job de détective. Avant de vous laisser répondre, j’ai juste une petite question qui me trotte dans la tête depuis un petit moment. Comment en êtes vous arrivé à écrire des romans ? Je suppose qu’on n’y tombe pas dedans quand on est petit ? Ça ne s’improvise pas non plus… Dans l’attente de vous lire Cordialement Blutch
Réponse Cher Blutch,  Avant tout, je voudrais vous souhaiter la bienvenue dans l'univers un peu particulier de la police privée. Et oui c'est comme ça que ça s'appelle, aussi pour faciliter votre arrivée dans notre petit monde, je vais mettre un point d'honneur à répondre scrupuleusement à toutes vos questions. Oui ! HARRIBEY est bien mon nom; c'était d'ailleurs celui de mon père et de mon grand-père qui eux même le tenaient de leurs aïeuls et trisaïeuls. Après cette petite parenthèse généalogique que j'assume pleinement (quels qu'en soient les risques), je vais tenter de satisfaire votre curiosité à mon égard. Ma mémoire parfois me trahit, et je serais bien peine de vous dire avec exactitude à quand remonte mon goût pour l'écriture. Néanmoins (comme dirait le sphinx), aussi loin qu'il m'est possible de me souvenir, j'ai toujours aimé raconter des histoires mais aussi en inventer. Si certains s'en amusaient, d'autres au contraire, considéraient mon imagination fertile comme un handicap certain à mon épanouissement. La vérité c'est que j'ai commencé à écrire des petites histoires, des « chroniquettes » ou des essais philosophiques de comptoir dès le lycée. Ces "merveilles" n'ayant heureusement jamais fait l'objet de publication ne sont connues que de moi, et c'est déjà trop. Par la suite, j'ai poursuivi l'écriture dans le cadre d'échanges épistolaires avec mes camarades de tous les sexes, activité laquelle j'adorais me livrer…Je rappelle que c'est bien d'écriture qu'il s'agit !  Et puis un jour, sans trop savoir
comment ni pourquoi, Matt Parano, mon détective, a jailli de mes neurones endoloris. Un premier roman, inspiré par une anecdote croisée dans le cadre de mon travail, venait de naître. Son premier titre: "Matt Parano et le mystère des œufs de poules"allait devenir "Sud-Ouest Parano" dans sa version publiée. Et comme l'appétit vient en mangeant, j'ai poursuivi dans la même voie pour un second ouvrage : "Tout doit disparaître" co-écrit avec trois acolytes. Ce recueil de nouvelles est composé de 12 histoires hétéroclites qui ne doivent rien au polar. Je suis en mesure de reconnaître la paternité de trois d'entres elles qui m'ont partiellement été inspirées par notre cher quartier. Voilà ce que je peux répondre pour aujourd'hui. J'espère avoir été à la hauteur de la curiosité que vous voulez bien me porter, mon cher Blutch ! J'attends de vous lire avec impatience et demeure dans l'attente de nouvelles questions… Amicalement Didier HARRIBEY