Retour Sauvons les galgos...

Un essai pour « essayer d'expliquer » l'inconcevable...

Pourquoi ? Quelle est l'origine ?

Ces mots nous sont sans cesse demandé quand nous expliquons ce qui se passe en Espagne. Nous n'avons pas de répons. Les seules qui peuvent nous venir à l'esprit, c'est que cette race est dotée d'un caractère tellement doux, soumis, qu'elle subit tous ces actes sans aucun signe d'agressivité ; la résignation de ces chiens nous frappe à chaque sauvetage.

Savez-vous qu'en Espagne la piqûre fatale telle qu'elle est pratiquée en France n'existe pas ? Trop cher... Non, une dose de gaz, pour tous la même : grands chiens, petits chiens, chats... Pour les grands chiens tels que les galgos, plusieurs gazages sont nécessaires. Je vous laisse imaginer la lente agonie qui s'ensuit pour arriver à éteindre toute étincelle de vie. La mort salvatrice (hé oui) n'arrivera qu'au bout de longues heures. Cette agonie ne dérange en rien ces bourreaux (y a-t-il un autre mot pour designer de tels monstres ?).

Il faut savoir qu'en Espagne, à leur arrivée en fourrières, les galgos seront les premiers gazés  : aucune adoption n'est possible pour eux en chiens de compagnie : non, le galgo n'est considéré que comme un outil ! Un outil dont on se débarrasse sans aucune pitié. Ces chiens, jugés délicats chez nous, sont manipulés sans aucun ménagement depuis leur naissance. Et quand il n'est pas ou plus bon, on va lui faire subir la punition :

- pendaisons (très fréquentes, avec des fils de fer la plupart du temps), suivant le « parcours » du galgo, la mort sera lente à venir ;

- le galgo sera aussi traîné derrière un véhicule ;

- ou on lui cassera les pattes avant de l'abandonner, jeté dans un puits ;

- ou on lui fera subir le supplice du cylindre

Leur imagination est très fertile : cette liste est loin d'être exhaustive.

Voilà pourquoi nous combattons ici afin que ces exactions cessent. Il faut qu'une solution soit trouvée et appliquée par les Espagnols eux-mêmes mais cela ne se fera que sous la pression étrangère. Que l'animal ait un statut, enfin ! En quoi l'être humain se donne-t-il le droit de torturer gratuitement ? Comme un humain, un animal respire, se nourrit, est fait de chair et de sang, souffre.

Notre association, petite, ne subsiste que grâce aux dons de ces gens merveilleux, qui, dans l'ombre, nous permettent de porter secours à quelques uns.

Les chiffres sont épouvantables : chaque année ce sont 8 à 10 000 galgos qui sont sacrifiés sur l'autel de la chasse en Espagne. En France, un chien de chasseur, en principe (pour les bons et vrais chasseurs) finira sa vie au coin du feu. Et, parfois, on verra ces durs à cuire verser une larme silencieuse quand le fidèle compagnon s'en va. Là-bas, le galgo n'est qu'un outil, remplacé dès son plus jeune âge, exécuté le plus souvent mais sans recourir à une balle de fusil : trop cher pour ces sales galgos !

Il m'est arrivé lors d'un récent voyage de parler à deux adolescents venus à bicyclette voir ces chiens « enlevés » par les Français. L'un des deux garçons avait eu l'air de « dénoncer » le père du copain qui avait 6 galgos pour la chasse. Il m'a mimé le coup de fusil pour en terminer quand le galgo n'était plus ou pas apte. Pourquoi, avait-il l'air de dire, semblant attendri par les longs museaux qui pointaient de notre remorque ? Ai-je voulu le voir ou l'ai-je vu ? Je veux seulement y croire, que la solution pour les galgos, ce sont les jeunes qui la construisent. Je le leur ai dit. M'ont-ils comprise ? Cette rencontre restera pour moi ancrée dans ma mémoire, car j'ai quand même lu sur ces deux visages de la compassion.

Sera-ce notre jeunesse française qui fera bouger les choses ? Je le souhaite de tout mon cœur.

Nous sommes conscients que les galgos et podencos* adoptés ne résolvent pas le problème. Seules les mentalités espagnoles doivent changer, mais pour cela, nous avons besoin, nous, toutes les associations, françaises et étrangères, à être entendues et comprises, nous avons besoin de VOUS.

Ne les laissez pas, il nous faut y arriver, avec vous, car seuls nous ne parviendrons à rien. Nous sommes tous des bénévoles, nous prenons sur notre temps pour œuvrer dans ce combat qui est souvent une course contre la montre.

Nous voulons aussi dire notre admiration pour tous ces bénévoles espagnols qui luttent sans cesse pour porter secours, accueillir, extraire de la barbarie. Ils comptent essentiellement sur l'écoute étrangère, n'ayant rien à espérer en l'état actuel des choses de leur pays.

Je vous laisse découvrir ce qu'est la vie d'un galgo en Espagne, jour après jour, heure après heure.

J'estime que nous ne pouvons aimer notre chien, notre chat, nos oiseaux, ici, en France et détourner les yeux sous prétexte que cela se passe ailleurs.

Blandine Nowak-Rambeaud, présidente de L'Appel des Lévriers**

 

*   Le Podenco Canario est un chien d'origine égyptienne qui fut probablement importé aux îles Canaries par les Phéniciens, les Grecs, les Carthaginois et par les Egyptiens eux-mêmes.

** L'Appel des Lévriers : association de protection animale loi 1901 (Préfecture de la Gironde n° W332005068) - Les Bergeries - L.D. du Mayne d'Estève 33160 Saint-Aubin du Médoc - Tél. 05 56 28 55 16 ou 06 07 80 15 89 ou 06 87 35 30 44 - Courriel : adlevriers@yahoo.fr

Site : http://www.appel-des-levriers.com